13.7.07

CINEMA RITROVATO 2007


Très agréable semaine de travail à Bologne.
La ville, contrairement à son habitude en cette saison, ne suinte pas de chaleur humide, il y a du soleil, de l'air et de la joie…
joie de virevolter en vélo le long des rues et des places,
joie de revoir une foule d'amis,
et la satisfaction de travailler dans de bonnes conditions en (re)découvrant certains films au détour d'un programme qui pouvait laisser craindre le pire, vu que nous avions la charge de sous-titrer ces deux sections:
Matarazzo. Romans populaires (Cinéma Lumière)
L'âge d'or du mélodrame (Cinéma Arlecchino)

Mais aussi (toujours au cinéma Arlecchino) une série de films grand format (le cinéma plus grand que la vie) et une section de présentations de films restaurés sonores (les muets étant présentés au cinéma Lumière)


Pour Matarazzo, rien à faire, sa longue série de mélos est une suite de films pathétiquement répétitifs.
(mais ça ne peut pas marcher à tous les coups: Tarantino remet à la mode les films sexy des années 70 et Edwige Fenech, ça ne veut pas dire qu'il faut absolument sortir des archives tous les films oubliés…y en a certains qu'il est tout à fait sain d'oublier!)
Les situations, à force de vouloir titiller la corde sensible des spectateurs, en deviennent grotesques, ridicules et irritantes pour celui qui doit se taper la projection de sous-titres presque identiques d'un film à l'autre et toujours tellement répétitifs: il y a toujours au moins un gamin dans le film qui, séparé de sa mère ou risquant de l'être, s'exclame une bonne 20taine de fois: "Mamma!" ou, si c'est une petite fille, en général, c'était: "Mammina mia!", "Mammina bella", etc. Et malgré mon grand professionnalisme, projeter une 20taine de fois le sous-titre "Mummy!" me faisait imanquablement ricaner nerveusement dans un premier temps, puis pousser des hurlements: "Basta! Bastaaaaa!!"… Heureusement, la cabine dans laquelle je travaillais était insonorisée et personne n'a eu à se plaindre d'interférences!


En ce qui concerne la section des mélodrammes, âge d'or ou pas, beaucoup de films chiants, en fait.
Le seul qui m'ait ravie, fut Enamorada, de Emilio Fernandez (Mexique, 1946), avec la très belle photographie de Gabriel Figueroa, mais aussi les discours révolutionnaires du général José Juan Reyes (Pedro Armendáriz) qui donnent envie de dresser le poing et les sourcils (l'est tellement convaincu le général avant de tomber amoureux…), et puis les sourcils extrêmement mobiles de l'actrice qui interprète Beatriz Peñafiel (María Félix) et sa façon de s'emporter pour un oui pour un non


et, last but not least, une version serenade façon mariachi de la chanson "La malagueña" de Pedro Galindo, un régal. 100 fois mieux que la version qu'on peut entendre dans le film Kill Bill 2, qui reste bien sympathique tout de même. Viva la Revolución!

Dans la section, "il cinema più grande della vita", je retiens The Invasion of the Body Snatchers, de Don Siegel (USA, 1956), un classique du cinéma de science-fiction années 50, d'ailleurs déjà vu plus d'une fois, mais qui, dans sa version grand format donnait le meilleur de lui-même: inoubliables les très gros plans sur le personnage de Dr. Miles J. Bennell (Kevin McCarthy) avec les yeux exorbités et les sourcils dressés de terreur…



Mais aussi Bhowani Junction, de George Cukor (USA, 1956). C'est du grand format et en couleur en plus, alors la très belle Ava Gardner est vraiment très belle, mais le scénario reste très simplet, hollywoodien, en somme!

Dans la section "Ritrovati & Restaurati", je découvre Anatomy of a Murder, de Otto Preminger (USA, 1959), un passionnant film-procès comme les Américains en rafolent. Ben Gazzara est épatant et James Stewart tout à fait supportable, même presque agréable dans son rôle d'avocat de la défense et puis les auteurs en ont fait un amateur de jazz, ce qui nous donne droit à une b.o. de Duke Ellington. Je ne vois presque pas passer les plus de 2.100 sous-titres qui défilent, il est vrai, à un rythme très soutenu.






Je redécouvre L'Armée des Ombres, de Jean-Pierre Melville (France, 1969), ce beau film sobre sur la résistance.

Et pour la première fois j'apprécie presque entièrement un petit film d'une heure avec les personnages de Laurel et Hardy, Way out West de James W. Horne (USA, 1937), surtout les deux scènes musicales, une chorégraphie hilarante et une chanson qui fait du play-back un parfait instrument de gag...



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