11.3.07

CARTEIRISTAS - MODE D’EMPLOI


L’avantage d’habiter la ville, c’est évidemment que l’on réussit parfois à trouver un 28 vide, surtout en soirée, et ça, mine de rien, c’est un grand moment.
Et puis j’ai eu le temps d’étudier la technique des carteiristas et ça, c’est utile. J’en connais déjà 5, une belle collection qui ne peut que s’agrandir!!
Quatre qui travaillent par deux et un qui travaille en solo. Les deux premiers, on a eu la chance de les rencontrer avec Annie et Yvonne, dans le métro à l’heure de pointe. J’ai bien vu qu’ils avaient une drôle de manière de regarder autour d’eux, des p’tits coups d’œil furtifs dans toutes les directions, c’était écrit en gros sur leur gueule. Mais, c’était la première fois et je n’avais pas encore de très bons réflexes. Heureusement Annie et Yvonne avaient bien compris ce qui se passait et toutes deux ont fermé poches de blouson et de sac avant que les mains agiles des pickpockets ne s’y introduisent. Du coup, ils ont changé de rame à l’arrêt suivant.

Les deux suivant travaillent dans la zone de Praça da Figueira/Rossio. Là encore, mon ingénuité a primé dans un premier temps: je suis dans la file d’attente du kiosque Carris (bus) pour recharger mes cartões et je vois un type jeune avec un sac en bandoulière qu’il tient sur le ventre et une carte de la ville. Il n’a pas l’air de savoir ce qu’il veut: il s’approche du kiosque, puis passe d’un côté et de l’autre de la file...Un autre type aux cheveux blancs s’introduit au même moment dans la file: je soupire bien fort et m’offusque intérieurement du laxisme de mes collègues de file d’attente, mais je pense bien vite que d’abord j’ai tout mon temps et ensuite je suis distraite par la musique dans mes oreilles: “...jesus loves me / but not my wife / not my nigger friends / or their nigger lives...” Après quelques minutes, le type plus âgé sort de la file et s’en va et ma seule pensée est: un autre qui sait pas ce qu’il veut...
Je recharge mes cartes et m’en vais attendre le bus à Rossio. Beaucoup de bus passent là et il y a toujours foule à cet arrêt. Quand le 36 arrive et que les gens se regroupent pour monter, je vois réapparaître le type jeune et j’aperçois plus loin le plus vieux et là finalement, ça fait tilt, surtout parce que je vois le jeune farfouiller derrière son sac qui communique dangereusement avec le sac de la dame devant lui. Je tape donc immédiatement sur l’épaule de la dame en question et lui indique le pickpocket qui ouvre des yeux immenses et agite ses mains vides dans tous les sens pour bien montrer qu’il est l’innocence même.
La dame contrôle son sac, le ferme, me remercie et monte dans le bus. Le type me jette un regard plus noir que noir et a un mouvement peut-être bien intimidatoire (j’ai pas bien compris) dans ma direction, mais il s’en va. Il y a en effet encore beaucoup de monde à l’arrêt, peut pas faire grand chose. L’autre est encore là, les gens se regardent et pestent contre les pickpockets, je me prend pour la justicière do Rossio et j’indique au monsieur qui est à côté du plus vieux qu’il était avec le jeune à Praça da Figueira. Il se casse aussi.
Bon, je me suis fait deux ennemis d’un coup et beaucoup d’amis, mais seront-ils là le jour où les deux faces de fion me retrouveront?!!!
Le soir-même on les retrouve toujours dans la même zone (c’est qu’il y a beaucoup de travail entre les arrêts de bus, les files au kiosques Carris et les files pour monter dans l’elevador de S.ta Justa). J’aperçois d’abord le vieux et je me contracte tout de suite puisqu’il est dans la file que nous faisons aussi, celle pour acheter un verre de ginja. Mais non, c’est l’heure de la pause, lui aussi est là pour se taper une bonne petite ginja. Ensuite, nous les revoyons tous les deux en plein travail de l’autre côté de la rue: ils font mine de se mettre dans la file de l’elevador, mais quand celui-ci ferme ses portes, ils se retrouvent à discutailler sur le trottoir.

Dernier exemple de ce travail ô combien difficile quand la justicière do Rossio rôde: sur le fameux electrico 28...c’est que les touristes sont revenus après un mois de janvier très tranquille et un mois de février pas trop pire...A peine montée dans le tram, je sens tout de suite qu’il y a un type au fond avec un regard de pickpocket (mais c’est normal, les justiciers ont tous un sixième sens pour les malfrats!). Moi je reste bloquée à l’avant par la foule. Quand je rejoins l’arrière du tram où le type opère, je le vois seulement faire de drôles d’aller-retour entre le couloir central et la plate-forme arrière, mais je ne le vois pas agir. Il a le même uniforme que ceux du métro et le jeune de Rossio: sac en bandoulière portée devant, sur le ventre, pour pouvoir cacher ses mains derrière. Un peu avant São Vicente, je le vois finalement tenter de fouiller dans la poche d’un Anglais, mais avant que j’ai besoin d’intervenir, le touriste se déplace pour descendre. Le pickpocket descend à Graça une fois que les touristes sont partis, bredouille ou pas bredouille? Je ne lui ai pas demandé.

P.S. Une description détaillée des pickpockets de l’electrico 28 et surtout de leur technique se trouve à cette adresse : http://eu-vou-mas-volto.blogspot.com/2006/07/carteiristas-na-carreira-28.html
Dans le post qui en parle, il promet même d’ajouter des photos, mais apparemment il n’a pas encore réussi à leur tirer le portrait...On compte sur toi, José Carlos Soares!



CARTEIRISTAS - ISTRUZIONI

Il vantaggio di abitare in centro è che a volte si riesce a trovare un 28 vuoto, soprattutto in serata, e questo è un grande momento. Poi ho avuto modo di studiare la tecnica dei carteiristas e questo è utile.
Ne conosco già 5, una bella collezione che non può che crescere!!
Quattro lavorano in coppia e uno da solo. I due primi, abbiamo avuto l’immensa fortuna di incontrarli con Annie e Yvonne nella metropolitana all’ora di punta. Ho visto subito che avevano uno strano modo di guardarsi intorno, occhiate furtive in ogni direzione, era scritto in grosso sulle loro facce. Ma era la prima volta e non avevo i riflessi pronti. Fortunatamente Annie e Yvonne avevano capito bene quello che stava succedendo e tutte due hanno chiuso tasche di giacca e di borsa prima che le mani agili dei borseggiatori ci si introdussero. Hanno quindi cambiato vagone alla fermata successiva.

I due altri lavorano nella zona di Praça da Figueira/Rossio. Fu un’altra volta accecata dalla mia ingenuità, ma solo in un primo tempo: mi trovo nella fila dello sportello Carris (bus) per ricaricare i miei cartões e vedo un tipo giovane con una borsa a tracollo che porta sulla pancia e una mappa della città. Non sembra molto deciso sul da farsi: si avvicina allo sportello, poi passa da una parte all’altra della fila...Un altro tipo coi capelli bianchi allo stesso momento s’inserisce nella fila: sospiro profondamente e mi arrabbio dentro contro il lassismo dei miei colleghi di fila, ma penso subito che ho un sacco di tempo e poi sono distratta dalla musica nelle mie orecchie: “...jesus loves me / but not my wife / not my nigger friends / or their nigger lives...” Dopo qualche minuto, il tipo più anziano esce dalla fila e se ne va e il mio unico pensiero è: un altro che non sa quello che vuole...Ricarico le mie tessere e vado ad aspettare l’autobus a Rossio.
Molti autobus si fermano a Rossio e c’è sempre una gran folla alla fermata. Quando arriva il 36 e che la gente si stringe per salire, vedo riapparire il tipo giovane e intravedo anche l’altro qualche metro dietro e finalmente s’illumina una lampadina nel mio cervello anche perché vedo il giovane frugare dietro la sua borsa pericolosamente vicina a quella della signora che sta davanti. Tocco immediatamente la spalla della signora e le indico il borseggiatore che apre due occhi immensi agitando le sue mani vuote come prova della sua totale innocenza. La signora controlla la borsa, la chiude, mi ringrazia e sale sull’autobus. Gli occhi del tipo si trasformano un istante in mitragliatrici e ha anche un movimento forse intimidatorio (non ho capito bene) in mia direzione, ma se ne va. In effetti c’è ancora molta gente alla fermata, non può fare granché. L’altro è ancora lì, la gente si guarda e se la prende con i borseggiatori (in che cazzo di mondo viviamo...non ci sono più le mezze stagioni...), mi prendo per la giustiziera do Rossio e indico al signore che si trova accanto a quello più anziano che era con il giovane prima in Praça da Figueira. Quindi anche il vecchio taglia immediatamente la corda. Bene, mi sono fatto due nemici in un colpo solo e molti amici, ma saranno lì il giorno che mi ritroveranno quelle due facce da culo?!!!
La sera stessa li ritroviamo sempre in zona (è che c’è molto lavoro tra le fermate degli autobus, le file allo sportello Carris e le file per prendere l’elevador di S.ta Justa). Vedo prima il vecchio e mi contraggo subito perché si trova nella fila che facciamo anche noi per comprare un bicchiere di ginja. Ma no, è l’ora della pausa, anche lui è qui per bersi l’aperitivo all’amarena. Poi li rivediamo tutti e due in pieno lavoro dall’altra parte della strada: fanno finta di fare la fila per l’elevador, ma quando si chiudono le porte, si ritrovano a chiacchierare sul marciapiede.

Ultimo esempio di questo lavoro alquanto difficile quando la giustiziera do Rossio è in giro: sul nostro buon vecchio 28...è che i turisti sono tornati dopo un mese di gennaio molto tranquillo e un mese di febbraio accettabile...Appena salita sul tram, sento subito che c’è un tipo in fondo con uno sguardo da borseggiatore (ma è normale, tutti i giustizieri hanno un sesto senso per i delinquenti!). Io rimango bloccata davanti dalla folla. Quando raggiungo il fondo del tram dove sta lavorando il tipo, lo vedo solo fare strani giri tra il corridoio centrale e la piattaforma, ma non lo vedo agire. Veste la stessa divisa di quelli della metropolitana e del giovane di Rossio: borsa a tracollo sistemata davanti per poter nasconderci dietro le mani. Poco prima di São Vicente, lo vedo finalmente tentare di frugare nella tasca di un inglese, ma prima che abbia bisogno di intervenire, il turista si sposta per scendere. Il borseggiatore scende a Graça una volta scesi gli ultimi turisti, a mani vuote o piene? Non gliel’ho chiesto.

P.S. Una descrizione dettagliata dei borseggiatori dell’electrico 28 e soprattutto della loro tecnica si trova a questo indirizzo: http://eu-vou-mas-volto.blogspot.com/2006/07/carteiristas-na-carreira-28.html Nel post che ne parla, promette anche di aggiungere fotografie, ma apparentemente non è ancora riuscito a immortalare nessuno...Forza José Carlos Soares!

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