7.5.07

INDIELISBOA 2007

Grosse programmation pour ces dix jours intensifs de cinéma indépendant répartis dans 4 cinémas, soit 9 salles en tout. Un collègue nous conseille d’acheter au plus vite les billets des séances qui nous intéressent car le festival a beaucoup de succès et il n’est pas toujours évident de trouver les billets que l’on veut le jour-même. Dans le journal, le jour de l’ouverture, nous lisons bien peu de choses et nous arrivons à la caisse du cinéma Forum Lisboa avec les idées très peu claires: nous savons juste que nous voulons voir un film le soir même. Pendant que nous faisons la queue, nous lisons rapidement le programme et nous choisissons, un peu au hasard, une dizaine de séances.

Quelques déceptions et surprises plus loin, voici mon palmarès personnel et très élliptique, c’est-à-dire qui ne reflète en rien la programmation bien trop vaste du festival: nous avons par exemple dû laisser de côté le jeune cinéma allemand, largement représenté dans une des sections, mais aussi l’œuvre du japonais Shinji Aoyama dont j’avais détesté le “Crickets”...mais bon, j’aurais bien aimé confirmer ou infirmer cette première et unique impression en voyant au moins l’un des 14 films présentés...Que dalle, les rares films dont la trame semblait pouvoir m’intéresser tombaient toujours très mal...c’est la vie ou (en italien) non era destino!!
Et voici le top ten:


1) PATTERN 3, Jamie Travis, Canada, 2006
Troisième et ultime volet des aventures amoureuses autant qu’étranges de Pauline et Michael. Le kitsch se mêle à la poésie et à l’absurde. Génial.

2) PRINCESS, Anders Morgenthaler, Danemark, 2006
Animation violente et désespérée jusqu’au bout:
la morale n’est pas sauve, elle en prend même un sacré coup.
For adults only (on est bien loin de Candy, en gros). Très très bien.



3) SHORTBUS, John Cameron Mitchell, E.U., 2006
A la recherche de l’orgasme perdu (je ne sais pas si Proust me pardonera)
Adorable film. Bonne musique. Un film où le tragique et le comique se mêlent allègrement...l’hymne américain “interprété” dans le trou du cul d’un jeune homme, transformé à l’occasion en trompette, irrésistible... Bonne surprise.



4) GUIDE DOG, Bill Plympton, E.U., 2006
L’incontournable Bill Plympton récidive après GUARD DOG.
Comme toujours, c’est cruel et c’est drôle.



5) THE SADDEST BOY IN THE WORLD, Jamie Travis, Canada, 2006
L’auteur de PATTERN 3 conserve le même style pour ce court au titre explicite. Pendera ou pendera pas au bout de sa corde?


6) BAYRAK/THE FLAG, Köken Ergun, Turquie, 2007
Dans ce court, l’auteur filme sans commentaires (pas besoin) une fête patriotique au cours de laquelle écoliers et petits scouts se succèdent au micro pour réciter une effrayante succession de discours où transpire toute l’horreur d’un endoctrinement apparemment très efficace. Eloquent.

7) A SCANNER DARKLY, Richard Linklater, E.U., 2006
Voici, après Waking Life, un second film réalisé selon la même technique d’animation qui donnent de fabuleux résultats. J’avais admiré le premier uniquement du point de vue technique et esthétique (en ce qui concerne l’histoire, mes souvenirs sont assez vagues: blabla, blabla, blabla...). Le deuxième est adapté d’un roman de Philip K. Dick (basé sur sa propre expérience de junkie) et l’histoire, bien que compliquée (la linéarité sans cesse interrompue par des scènes où délires et réalité s’entremêlent), tient la route. C’est loin d’être gai...et comme si ça ne suffisait pas, le film se clôt sur une liste de victimes des drogues synthétiques: noms et conséquences. La liste n’en finit plus. On ressort de là un peu accablés, signe que le message est passé.


8) JANTAR EM LISBOA, André Carrilho, Portugal, 2007
Jolie animation pour un court sympathique dont l’histoire se situe à Lisbonne, comme son titre l’indique. L’histoire est un peu faiblarde, mais avec un joli final en forme de boucle bouclée.

pour en savoir plus sur l'animation portugaise, un simple clic

9) OLHAR O CINEMA PORTUGUÊS - 1896-2006, Manuel Mozos, Portugal, 2006
Documentaire réalisé par un collègue de l’Anim également réalisateur et pas qu'un peu (son film le plus cité sur internet reste Xavier, mais il vient d'en finir trois...affaire à suivre). Film de montage à partir d'images d’archives (justement beaucoup de films sur lesquels on vient de travailler ou bien sur lesquels on va travailler) montés et présentés de manière amusante, parfois ironique (à la question: pourquoi le cinéma portugais est-il applaudi à Cannes et ignoré au Portugal? Manoel de Oliveira sèche...). C’est exactement le genre de panorama du cinéma portugais dont nous avions besoin.

10) DAD, Daniel Mulloy, G.B., 2006
Un film cru (heureusement court!) quasiment sans dialogues, mais le malaise passe...Un fils déjà dégarni vit chez ses parents, entre répulsion face à leur vie sexuelle encore active, misère sentimentale d’un homme qui ne s’est pas construit sa propre famille et qui surfe sur les sites porno et amour filial qui transforme soudain le type dégarni en un petit garçon qui vient se serrer dans les bras de son père. Grande efficacité de la mise en scène, un film pas facile et courageux.

TRADUZIONE IN ITALIANO a cura di Cicciobomba

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